théâtre | 19 déc
Elsa Chêne nous livre une adaptation scénique d’Orphelins, œuvre à la magnifique partition - au sens musical du terme -, à l’écriture fascinante - à la fois directe et prolixe -, dans laquelle Dennis Kelly arrive à écrire les mouvements de la pensée tout en étant à la fois drôle et absolument terrifiant.
Hélène habite avec son compagnon Danny. Un soir, son frère Liam arrive chez eux couvert de sang. En état de choc, il parle confusément d’un « accident ». Alors que Danny et Hélène cherchent à en savoir plus, la vérité se tord dans les propos de Liam, sa parole devient de plus en plus ambigüe. Des tensions naissent alors, dévoilant progressivement la part d’obscurité de chacun des trois personnages.
Si la pièce de Dennis Kelly emprunte aux codes de la comédie noire ou du thriller, elle interroge avec finesse la violence générée par la cellule familiale et la manière dont elle peut l’embraser jusqu’au point de non-retour.
Au fur et à mesure que la pièce avance, c’est bien de l’amour, malgré notre croyance humaine qu’il doit être plus fort que tout, dont on va se méfier, de cet amour qui coule dans les veines et qui colle à la peau jusqu’à devenir poisseux, jusqu’à imposer, soumettre, et exclure tout ce qui pourrait légitimement le nuancer.
DISTRIBUTION
Texte Dennis Kelly
Mise en scène Elsa Chêne
Avec Jennifer Cousin, Antonin Jenny & Lucas Meister
Assistanat & dramaturgie Victor Rachet