perdu connaissance

Une loge de gardienne d’école, six personnages, une chronique en dix épisodes qui s’étend sur une durée d’une année. La pièce, écrite avec les acteurs, sur le plateau, gravite autour d’un thème central : « pourquoi avons-nous si fortement besoin d’établir de la vérité ? » Chacun à son tour vient poser une partie de sa vie : le coma d’un proche (en l’occurrence la gardienne de l’école), le partage de la garde d’un enfant, une sortie de prison. Autant de situations porteuses d’inconnues, qui nécessitent de « réélaborer des récits communs ».

Adrien Béal et son équipe transforment la moindre saynète en enquête où le spectateur, pour peu qu’il se prête au jeu, a sa part d’imaginaire. La loge vide exige, en effet, un nouveau fonctionnement, du lieu et des personnes qui la fréquentent et doivent, en quelque sorte, se réinventer une vie, déployant tout un univers de possibles. Et si cette invention permanente était à notre portée ? Et si nous usions de cette faculté à moduler notre univers en en faisant une expérience sans fin ?

Une concentration d’énergie qui donne à chaque scène, ou plutôt séquence, une extrême densité. Médiapart